Le projet d’infrastructure européenne pour les sciences du patrimoine, E-RIHS, porté par l’Italie, est l’un des aboutissements d’une dynamique de structuration progressive des sciences du patrimoine en Europe depuis le début des années 2000. Cette dynamique a été soutenue par plusieurs projets successifs financés par la Commission européenne (EuArtech, CHARISMA, IPERION CH, IPERION HS). La France et l’Italie, pays initiateurs des premiers projets, ont joué un rôle clé dans cette démarche de construction européenne.
Au niveau français cette structuration a pris naissance il y a plus de trente ans, avec le premier accord-cadre signé par le ministère en charge de la culture et le CNRS en 1992, continûment renouvelé depuis lors et qui associe plus d’une cinquantaine d’unités de recherche et initiatives autour des sciences du patrimoine. Il a été suivi par la création de plusieurs groupements de recherche (GDR ChimArt 2004-2007, puis ChimARC, 2008-2011, le réseau Cairn en archéométrie). De nombreux investissements lourds de l’État ont accompagné cette démarche fournissant aux chercheurs des techniques fines, résolues, souvent non invasives, ou portables, pour la caractérisation approfondie et multiéchelle des matériaux du patrimoine.
Le projet de création d’une infrastructure pérenne sous forme d’un ERIC (Consortium d’infrastructure européenne de recherche) a été inscrit sur la feuille de route européenne des infrastructures (ESFRI), et sur la feuille de route nationale française en 2016. La première étape de création du consortium a été validée par la Commission européenne en 2021 (Step 1) et le dossier de la seconde (Step 2) a été déposé par l’Italie 2023. Il est en cours d’évaluation par la Commission européenne.